Les Gnolls des Catacombes

Les origines des Gnolls découverts récemment restent enveloppées de mystères et rumeurs. De tous les royaumes, seul Midgard est sur le point de connaître la vraie nature des Gnolls et d'où ils sont issus.

Il y a plusieurs générations, sur la terre aujourd'hui connue sous le nom d'Aegir, les Morvalts revendiquèrent Trollheim, la demeure ancestrale des anciens trolls. Les Morvalts étaient une race bestiale vénérant une ancienne déesse de la nature qu'ils appelaient simplement la Matriarche. Ils obtenaient d'elle leurs pouvoirs, et la révéraient, comme le faisaient la terre et les bêtes sauvages qui tombaient sous son emprise.

Lorsque les Morvalts chassèrent les habitants de Trollheim et des terres alentours, ils trouvèrent un réseau de tunnels et cavernes qui s'enfonçait profondément sous la forteresse souterraine. Voyant dans cette découverte une récompense de la Matriarche, un puissant guerrier Morvalt nommé Noircrin mena impatiemment plusieurs des siens dans les obscures profondeurs sous Trollheim, explorant et conquérant tout ce qu'ils pouvaient trouver, comme il leur avait été ordonné par leur déesse.



Les vastes galeries de tunnels sinueux prirent plusieurs années à être traversées par les Morvalts. Ils arrivèrent sans doute dans les grandes cavernes qui seraient connus dans le futur comme Nyttheim et les Retranchements. Durant des générations ils menèrent une existence nomade, levant leurs camps et rôdant dans le vaste complexe de cavernes. Le temps passant, les Morvalts prirent une apparence plus bestiale, reflétant leur nature dégénérée et devinrent connus sous le nom de Gnolls.

Malgré leur apparence primitive, les Gnolls perdurèrent la tradition morvalte en vivant dans une société tribale dépouillée. La première de ces tribus se nomma les Noircrins en référence aux puissants liens de sang avec leur premier chef, qui mena il y a longtemps son peuple dans les profondeurs de la terre. Le fils aîné repris le nom de Noircrin lorsqu'il fut assez fort pour ravir la position de male alpha¹ à son père. Et la société grandie et évolua, et de nombreuses générations passèrent.

Des années plus tard, les Gnolls rencontrèrent les premiers étrangers vus depuis longtemps. Ils avaient oublié ce qu'étaient les Kobolds, n'ayant aucune souvenir d'eux datant de leur demeure ancestrale d'Aegir, ayant été longuement isolés de leur peuple et de leur histoire. Ainsi, ils commencèrent par craindre les Kobolds, agissant comme des animaux sauvages rencontrés dans la nature. Lorsqu'Astrior mena ses Kobolds hors de GrandTerrier et commença à chercher un lieu où construire Nyttheim², les Gnolls abandonnèrent cette section des cavernes où ils avaient souvent voyagé et vécu.



Effrayés et furieux, les Gnolls se répandirent le long du réseau labyrinthique de cavernes, cherchant un nouvel antre compatible avec leur mode de vie. Ils traversèrent finalement une zone criblée de grottes et tunnels trop prometteuse pour ne pas s'en occuper.

Une fois qu'ils eurent commencé à explorer leur nouveau territoire, cherchant à le contrôler et à en faire une demeure permanente afin de ne plus avoir à être sur leurs gardes et de ne plus avoir à fuir. Ce qu'ils trouvèrent les énerva encore plus. Les Kobolds envoyés par Hallvaror pour rapporter des ressources pour GrandTerrier³ étaient en train de travailler dans les mines abondantes qu'ils avaient découvertes et construites.

Les deux races furent choquées lors de la rencontre. Les Gnolls enragèrent de voir que les petits étrangers avaient pris une autre portion des terres que les Gnolls avaient recherchée, et les Kobolds furent frappés d'horreur et d'une colère croissante contre la race qui leur rappelait si fortement les Morvalts, ces conquérants que les Kobolds avaient craint et hait il y a si longtemps.



L'actuel Noircrin aboya immédiatement des ordres afin que les étrangers soient détruits, car il savait que sa position de mâle dominant était déjà contestée suite à l'ordre d'évacuation de leurs précédents antres. La guerre qui s'ensuivit fut aussi furieuse que courte ; les Gnolls étaient extrêmement forts et sauvages, mais manquaient de l'intelligence et de la maîtrise magique des Kobolds. Leurs guerriers et chamans ne pouvaient faire le poids face à un nombre supérieur d'assassins, prêtres d'Odin, de Hel et de skalds qui se battaient de manière vengeresse, frappant ceux qui ressemblaient à ces anciens ennemis qui les avaient poussé à fuir leurs demeures ancestrales*. Noircrin lui-même mourut durant la guerre, et l'esprit des Gnolls fut frappé, la confusion et la peur régnant sur ceux qui se retrouvaient en pleine bataille sans chef tribal.

C'est uniquement grâce à l'influence d'un myste kobold, Nethral, que la race gnolle ne fut pas complètement éradiquée. Nethral convainquit Hallvaror que les Gnolls n'étaient que des bêtes sauvages, et bien qu'ils aient sûrement mérité la mort, qu'ils pourraient payer leur dette de sang envers les Kobolds en travaillant dans les mines. Il insista sur leur grande force qui se montrerait inestimable pour les Kobolds si correctement contrôlée et dirigée dans un travail physique, épargnant les frêles Kobolds de celui-ci. En réalité, Nethral voyait un autre potentiel dans les Gnolls, et avança la logique selon laquelle ils seraient plus intéressants vivants que morts afin de garder ces bêtes pour des raisons plus personnelles et secrètes. Hallvaror accepta à contre-cœur la mise en esclavage des Gnolls, en partie à cause de son dégoût et de sa haine pour ces créatures, et en partie suite à la perte de plusieurs kobolds dans des accidents miniers. Hallvaror estimait logique de mettre ces brutes au travail dans les mines pour aider et épargner son peuple et continuer à extraire des biens de valeur ce qui aiderait à assurer la prospérité de GrandTerrier.

Nethral travailla avec d'autres mystes pour créer des sorts qui enchaîneraient les esprits primitifs des Gnolls. Bien que forts de corps, ils étaient faibles d'âme et d'esprit maintenant que leur chef, Noircrin, n'était plus là. Ils ne purent résister aux incantations lancées sur eux, et devinrent des esclaves.



Les Gnolls furent mis aux fers à la fois physiquement et mentalement par des chaînes de fer et de magie, et réalisèrent des travaux manuels pour les Kobolds. Ils extrayaient des métaux et pierres précieuses pour leurs maîtres et vécurent dans la misère et la peur durant de nombreuses années**. La seule chose qui empêcha la volonté de cette race d'être complètement brisée était leur foi en la Matriarche et leur croyance en un jour où elle les délivrerait des mains de leurs malveillants gardiens. Lorsqu'ils ne se trouvaient sous le regard froid des contremaîtres kobolds, les Gnolls priaient leur déesse avec ferveur, lui demandant de l'aide et la force de vaincre leurs ennemis.

Quelques Kobolds voulurent s'acoquiner avec les esclaves bestiaux, mais Nethral et les autres leur rappelèrent rapidement les crimes commis dans le passé par les monstrueux Morvalts contre leur peuple, et déclarèrent que les Gnolls étaient beaucoup mieux traités que ne l'avaient été les Kobolds sur Aegir.

Bien que ce fut Nethral qui eu épargné l'extinction aux Gnolls, ce ne fut pas par gentillesse. Il voulait non seulement préserver les Gnolls pour qu'ils travaillent en tant qu'esclaves, mais aussi les modeler en une arme capable d'être lancée sur tout nouvel ennemi que les Kobolds pourraient rencontrer. Ce plan de formation d'arme n'était pas uniquement destiné à protéger son peuple, mais aussi à l'aider dans ses propres aspirations. Avec cette nouvelle arme qu'il allait créer, il espérait prendre le pouvoir dans GrandTerrier et usurper le trône d'Hallvaror. Peut-être, pensait-il, serait-il possible de tuer Hallvaror dans une "révolte d'esclaves". Avec le temps, son manque de respect pour la vie*** diminua alors que la sensation de contrôle des Gnolls asservis augmentait. En secret, lui et ses assistants dévoués réalisaient des expériences magiques sur les Gnolls, en tuant un grand nombre d'entre eux considérés comme inaptes à la survie selon ses plans déments.



Il fini par maîtriser une méthode permettant de créer une poignée de Gnolls dont le sang circulant dans les veines était empoisonné. Il prévu d'en faire sa garde personnelle, capable, si blessée, d'abattre ses ennemis d'un simple saignement. Son but dément était d'en faire des assassins et guerriers loyaux qui pourraient imprégner leurs armes dans un filet de leur propre sang et abattre ses adversaires sur le champs de bataille avec une aisance déloyale.

Par chance pour Hallvaror, GrandTerrier et les Gnolls furent frappés par un important tremblement de terre qui fracassa les mines et fit s'écrouler l'un des tunnels principaux. Nethral et de nombreux autres Kobolds et Gnolls moururent durant la calamité, et Hallvaror ordonna la fermeture des mines. Hallvaror n'était pas en état de faire tuer les Gnolls maintenant qu'ils n'étaient plus utiles, et il n'était pas possible de les laisser à proximité de GrandTerrier. Aussi, il décida que le mieux à faire était de les laisser à eux-même et les força à se diriger vers les mines pendant que les siens fermaient toutes les issues.

Ils laissèrent derrière eux une race battue et diminuée. Les Gnolls qui avaient été contrôlés pendant si longtemps par les contremaîtres et les sorts des Kobolds n'avaient désormais plus aucun but et craignaient le retour de leurs maîtres. Ils étaient pratiquement enterrés vivants dans les mines.



L'anarchie fut complète et régna durant plusieurs semaines tandis que les Gnolls s'affrontaient l'un l'autre dans la peur et la haine. En pleine folie, un puissant mâle arriva et se désigna sous l'appellation de Noircrin, affirmant être le mâle aîné de la lignée. Ces propos ne rencontrèrent qu'un faible nombre de soutiens, les autres Gnolls provoquant et défiant celui qui s'était auto-proclamé Noircrin, affirmant que cette lignée était devenue faible et corrompue, donnant pour preuves les échecs du précédent Noircrin.

Un puissant guerrier nommé Tranchepied qui s'était battu sauvagement (bien que sans succès) face aux Kobolds déclara qu'il était le mieux placé pour diriger la meute, et que seules la guerre et la force permettraient aux Gnolls de survivre.

Un chaman décati et respecté nommé Lunesang vint ensuite, et déclara que la Matriarche les avait libéré des Kobolds en causant le tremblement de terre, et que lui, Lunesang, était son élu. Lui, qui fut celui qui avait continué à répandre le culte de la Matriarche parmi les Gnolls durant leur esclavage. En raison de ses efforts pour entretenir une étincelle d'espoir chez les siens durant cette période, de nombreux Gnolls affluèrent à ses cotés.



Un Gnoll maladif se mit enfin lui aussi en avant. Il se faisait appeler Bladwen, et grogna que lui et des poignées des siens avaient subit une torture impie et pris sur eux la plupart des maux infligés par les maudits Kobolds. En tant que tel, sa volonté et son corps capables de résister à de telles épreuves le rendaient apte à diriger la meute.

La grande majorité des Gnolls choisie de rallier équitablement Noircrin, Tranchepied et Lunesang, et les autres (principalement des Gnolls ayant subi les viles expériences de Nethral) choisirent de suivre Bladwen. La société gnolle, déjà brisée, se divisa encore plus jusqu'à ce qu'une guerre ouverte éclate entre les quatre factions.

Pendant des mois la guerre fit rage entre les Gnolls, chacun d'entre eux pensant que le dirigeant qu'ils s'étaient choisi était le mieux placé pour diriger tout leur peuple. Les camps étaient divisés entre ceux qui pensaient que Noircrin et sa lignée étaient le bon choix pour retrouver la paix dans laquelle vivaient les Gnolls dans le passé, ceux qui pensaient que Tranchepied, sa bravoure et sa sauvagerie allaient leur faire revivre leur gloire passée et leur permettre de se venger de leurs maîtres kobolds, ceux qui plaçaient toute leur foi dans la matriarche et les anciennes traditions qui étaient incarnées par Lunesang et ses principes, et enfin la toute petite faction qu'aucune autre ne parvenait à éliminer à cause de la capacité impie de ses membres à survivre à tous leurs adversaires.



Lorsqu'il devint évident qu'aucun parti ne pourrait complètement éradiquer les autres, chaque mâle alpha appliqua l'antique tradition et donna son propre nom à ses suivants, formant quatre nouvelles tribus : les Noircrins, les Tranchepieds, les Lunesangs et les Bladwens.

Lunesang lui-même apporta finalement une paix précaire entre les nouvelles tribus et demanda une réunion entre les quatre chefs de meute. Durant cette longue et intense réunion, les quatre acceptèrent à contre-cœur de permettre à chaque tribu de partir, de se séparer et de co-exister dans les mines, seul moyen pour leur race de survivre.

Cet état des choses dura un certains temps, et les quatre tribus commencèrent à prospérer - jusqu'à l'arrivée d'un nouvel ennemi dans leurs demeures. Odagi, le chef Kobold ayant succédé à Hallvaror, envoya le Demi-orque Oswalt et ses mercenaires Haches-Sanglantes dans les mines pour se les approprier à nouveau au nom de GrandTerrier et en chasser les Gnolls****.



Les Gnolls souffrirent de cette nouvelle guerre et ils combattirent cette menace avec d'autant plus de fureur. Chaque camp subit de nombreuses pertes tandis que les Kobolds restaient dans la sécurité relative de leur GrandTerrier. Les Demi-orques acculèrent les Gnolls jusqu'à ce que les mines soient partagées entre les deux armées. Lorsque les Gnolls furent suffisamment repoussés, les Kobolds entrèrent à nouveau dans les mines pour en tirer les ressources nécessaires pour la muraille des Retranchements*****.

En ce moment même, les quatre tribus se sont regroupées autant que possible tout en tentant de protéger leurs antres des tribus Demi-orques et des Kobolds parcourant les mines. Pendant ce temps, de nombreux Gnolls ont commencé à craindre pour leur avenir s'ils restaient dans des lieux si sujets à la guerre et ont décidé de reprendre leur vie nomade. Bien que la plupart soient restés pour combattre leurs ennemis abhorrés, d'autres ont utilisés les réseaux de tunnels des catacombes pour voyager jusqu'à d'autres royaumes, y établir de nouvelles demeures et former de nouvelles tribus en espérant que cet exode permettra à leur race de survivre.

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